Tes rêves, les miens, les nôtre https://talkingheads.journalintime.com/ "Cela n'existe pas. C'est seulement dans ta tête." Mais... même si c'est dans ma tête, et si c'était quand même vrai ? "Ben même si c'est vrai, tu peux me dire quelle différence ça fait ?" fr 2019-04-18T11:58:54+02:00 https://talkingheads.journalintime.com/Le-point-de-non-retour Le point de non-retour - Alors, cette fois, c'est pour de vrai... on rigole plus, c'est sûr. On va tout laisser tomber, on va juste... faire notre vie ailleurs ? - Exactement. - Et tu crois que ça va marcher ? Qu'on aura plus cette envie de mourir qui nous possède et qui revient tous les jours ? - Je sais pas. Je m'en fous. Je veux juste arrêter de souffrir pour de mauvaises raisons. Je veux dire, on a pas à prendre tout le temps pour les autres, à être leur béquille. Ils ont qu'à se démerder seuls, pour une fois. - Entièrement d'accord avec toi. Mais... tu as conscience que cette fois, il n'y aura pas - Alors, cette fois, c’est pour de vrai… on rigole plus, c’est sûr. On va tout laisser tomber, on va juste… faire notre vie ailleurs ?
- Exactement.
- Et tu crois que ça va marcher ? Qu’on aura plus cette envie de mourir qui nous possède et qui revient tous les jours ?
- Je sais pas. Je m’en fous. Je veux juste arrêter de souffrir pour de mauvaises raisons. Je veux dire, on a pas à prendre tout le temps pour les autres, à être leur béquille. Ils ont qu’à se démerder seuls, pour une fois.
- Entièrement d’accord avec toi. Mais… tu as conscience que cette fois, il n’y aura pas de retour en arrière possible ?
- Je sais. Et je vais faire comme à chaque fois. Je vais assumer, je vais supporter ça toute seule, la tête haute, comme si je n’allais pas m’effondrer à chaque pas, que j’étais capable d’être sûre de moi. Parce qu’au final, j’avais raison, tu sais. Je ne peux pas compter sur ma famille.
- Parfois, je me dis que tout n’est peut-être pas perdu. Je sais que tu penses qu’il n’y a plus aucun espoir, mais pourtant, tu rêves encore aux rencontres hasardeuses, au destin, à la présence d’un inconnu avec lequel tu te sens bien même si justement tu ne le connais pas… ou peut-être justement parce que tu ne le connais pas et qu’il ne te connaît pas non plus. Tu n’es pas encore morte. Tu as juste besoin de soutient.
- Sauf que je n’en ai pas. Je ne peux compter que sur moi-même.
- Et c’est ta force. Ne perds jamais ça de vue. Une étape importante de notre vie est sur le point d’arriver, un cap va être franchi. Et on ne fera pas marche arrière. Pas uniquement parce qu’on ne pourra pas, mais parce qu’on ne le voudra pas.
- C’est vrai, je n’ai aucune envie de revenir à ces années ennuyeuses, je veux vivre à fond. Pour m’empêcher de vouloir mourir, il me faut bien ça. Le fait que je ne puisse pas revenir en arrière, c’est une bonne chose.
- Alors on fonce ?
- Alors on fonce.

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2019-04-18T11:58:54+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/La-cassure La cassure - Comment ça a pu dégénérer à ce point ? - Je sais pas. - Si, tu sais. Tu ne peux pas dire que tu ne t'y attendais pas, que tu ne savais pas qu'un jour, ça finirait par arriver. Ce que je ne comprends pas, c'est comment ça a pu partir si vite. Ta mère est vraiment énervée... - Et le pire, c'est qu'elle n'a absolument pas conscience d'à quel point ses messages me font mal... - Elle ne sait pas. - Elle devrait savoir ! Elle aurait dû comprendre, elle... - Elle n'est pas toute puissante. C'est juste ta mère. Elle ne pouvait pas tout faire toute seule. - Mais elle n'est pas seule, - Comment ça a pu dégénérer à ce point ?
- Je sais pas.
- Si, tu sais. Tu ne peux pas dire que tu ne t’y attendais pas, que tu ne savais pas qu’un jour, ça finirait par arriver. Ce que je ne comprends pas, c’est comment ça a pu partir si vite. Ta mère est vraiment énervée...
- Et le pire, c’est qu’elle n’a absolument pas conscience d’à quel point ses messages me font mal...
- Elle ne sait pas.
- Elle devrait savoir ! Elle aurait dû comprendre, elle...
- Elle n’est pas toute puissante. C’est juste ta mère. Elle ne pouvait pas tout faire toute seule.
- Mais elle n’est pas seule, elle a N et puis Ab, et même sa voisine, elle a du monde pour la soutenir… elle n’est pas seule.
- Mais face à toi, elle ne pouvait peut-être pas tenir le coup. Ta tristesse et ta souffrance, c’était trop pour elle, je pense. Elle a dû le sentir, d’une certaine façon… et s’en éloigner parce qu’inconsciemment, elle savait qu’elle ne faisait pas le poids.
- Peu importe, maintenant, c’est foutu. Il y a eu la cassure, la preuve. La preuve qu’elle ne peut plus rien pour moi. Comme mon père. Ils n’ont rien pu faire pour moi. Personne ne peut rien pour moi.

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2019-04-17T16:55:02+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Combat Combat - Pourquoi ce revirement ? Tu te sentais prête, pourtant. - Je ne peux pas. Il y a... quelque chose en moi qui refuse de se taire, de rester dans l'ombre, de se cacher et de se laisser oublier. - Ce serait ça, alors ? Tu sais, quand tu voulais en finir, que tu faisais tout pour réduire tes chances de survie au maximum, jusqu'à te retrouver dans des états lamentables... tu échouais. Tu finissais par te relever, par reprendre comme si de rien n'était. Tu voulais mourir mais tu n'y arrivais jamais. - C'est sans doute parce qu'au fond, il y a cette part de moi qui ne voulait pas mourir. - Pourquoi ce revirement ? Tu te sentais prête, pourtant.
- Je ne peux pas. Il y a… quelque chose en moi qui refuse de se taire, de rester dans l’ombre, de se cacher et de se laisser oublier.
- Ce serait ça, alors ? Tu sais, quand tu voulais en finir, que tu faisais tout pour réduire tes chances de survie au maximum, jusqu’à te retrouver dans des états lamentables… tu échouais. Tu finissais par te relever, par reprendre comme si de rien n’était. Tu voulais mourir mais tu n’y arrivais jamais.
- C’est sans doute parce qu’au fond, il y a cette part de moi qui ne voulait pas mourir.
- Et tu te sens soulagée ou plutôt agacée ?
- Ni l’un ni l’autre. Je suis perplexe. Comment j’ai pu ignorer cette part de moi aussi longtemps ? Cette part de moi qui ne veut qu’une chose : combattre. En fait, je crois que c’est la première fois que je trouve une raison d’être fière. Je suis admirative devant cette part de moi qui ne fait que combattre et qui ne s’arrête jamais de le faire.
- Alors ce sera ça. Le combat de ta vie. Ou plutôt, ta vie sera un combat.
- Un combat, oui. Je peux peut-être me raccrocher à ça.
- Mais un combat contre qui ?
- Contre le monde. Contre moi-même. Peu importe, du moment que je peux combattre.

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2019-04-14T21:34:00+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/C-est-quand-que-tu-vas-t-arreter "C'est quand que tu vas t'arrêter ?" - Non, sérieusement, je te pose la question. C'est quand que tu vas t'arrêter ? T'arrêter de tout prendre sur toi ? De te faire encore plus de mal que ce qu'on te fait déjà ? - J'en sais rien... je ne sais même pas comment tout ça a commencé. - T'es pas un monstre. Et pourtant, t'arrêtes pas de te le répéter. - Parce qu'à chaque jour qui passe, il y a toujours quelque chose qui vient confirmer cette pensée. - Mais c'est faux. - Qu'est-ce que t'en sais ? Pourquoi ce serait faux ? - Tu ne voulais faire aucun mal à M. Et je le sais. En plus, t'as rien fait d'affreux, t'es même - Non, sérieusement, je te pose la question. C’est quand que tu vas t’arrêter ? T’arrêter de tout prendre sur toi ? De te faire encore plus de mal que ce qu’on te fait déjà ?
- J’en sais rien… je ne sais même pas comment tout ça a commencé.
- T’es pas un monstre. Et pourtant, t’arrêtes pas de te le répéter.
- Parce qu’à chaque jour qui passe, il y a toujours quelque chose qui vient confirmer cette pensée.
- Mais c’est faux.
- Qu’est-ce que t’en sais ? Pourquoi ce serait faux ?
- Tu ne voulais faire aucun mal à M. Et je le sais. En plus, t’as rien fait d’affreux, t’es même pas allée jusqu’au bout.
- Mais je voulais le faire. C’est toujours pareil… j’ai pas envie de faire souffrir les gens et je finis par les faire souffrir quand même. Je les déçois. Je finis toujours par décevoir les autres. Alors, parfois, je me dis que si je fais pire, qu’au lieu d’essayer de retarder l’inévitable je le provoque, j’en serai débarrasser plus vite, de la douleur.
- De la douleur que tu ressens lorsqu’ils te regardent et qu’ils sont déçus. Tu vas les laisser encore longtemps te juger ? Tu avais promis. Tu avais dit que les autres ne t’empêcheraient plus d’essayer de vivre.
- Encore une promesse que je n’aurai pas la force de tenir, alors.
- Peut-être que tu devrais leur dire, à ta famille. Balancer la vérité, crier à quel point tu les déteste, crier pour te libérer et arrêter d’étouffer seule.
- Bien sûr, quelle merveilleuse idée ! J’imagine parfaitement la scène. Repas de famille, les grands-parents qui débarquent à la maison, ma mère qui essaye de jouer les hôtesses modèles, et moi qui d’un coup gueule que je fais une dépression. Ce sera du plus bel effet, j’en suis certaine.
- Fais comme tu sens. Mais je pense que tu devrais le faire. Qui sait ? Ça pourrait changer les choses.
- On est pas dans un foutu conte de fée. Rien ne va changer. Ça risque seulement de transformer ma vie en un enfer encore plus affreux que celui dans lequel je suis plongée actuellement.
- Je crois que c’est pour ça, ton rêve d’abandon, comme tu dis. Tu as besoin de t’abandonner toi-même.

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2019-04-11T15:56:15+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Reves Rêves - Alors... cette fois, tu ne renonceras pas ? C'est bien vrai ? Tu vas réellement le faire ? - Oui. - Mais tu continues d'avoir peur. - Mais je continue d'avoir peur. - Tu es sûre qu'il n'y a pas d'autre solution ? - J'ai essayé d'en trouver, tu me connais ; je ne fais que ça, réfléchir. J'ai beau chercher, je ne crois pas qu'il y ait autre chose à faire. J'en ai besoin. J'en ai marre d'étouffer. - Tu as peur et pourtant, ce sera la réalisation de nos rêves d'enfant. L'aventure dont tu as toujours rêvée... - Mon rêve, oui. Certainement le seul que je réaliserai dans toute ma - Alors… cette fois, tu ne renonceras pas ? C’est bien vrai ? Tu vas réellement le faire ?
- Oui.
- Mais tu continues d’avoir peur.
- Mais je continue d’avoir peur.
- Tu es sûre qu’il n’y a pas d’autre solution ?
- J’ai essayé d’en trouver, tu me connais ; je ne fais que ça, réfléchir. J’ai beau chercher, je ne crois pas qu’il y ait autre chose à faire. J’en ai besoin. J’en ai marre d’étouffer.
- Tu as peur et pourtant, ce sera la réalisation de nos rêves d’enfant. L’aventure dont tu as toujours rêvée...
- Mon rêve, oui. Certainement le seul que je réaliserai dans toute ma vie.
- C’est déjà pas mal d’un réaliser un. Alors n’hésite plus, et fonce. Vis ton rêve.
- N’est-ce pas aussi un peu le tien ? Je n’arriverai pas à trouver le courage de le faire, si tu n’es pas là pour me rappeler de foncer, justement.
- C’est notre rêve. Je sais.
- Tu n’as pas peur, toi. Et c’est bien, ça me rassure un peu.
- Si j’ai peur.
- De quoi ?
- De te perdre. J’ai peur que ce soit le début de la fin. Qu’un jour il y ait tellement de choses dans ta tête que cela m’efface, que cela efface tout, que cela finisse même par t’effacer toi...
- ...
- Et toi, de quoi as-tu peur ?
- De moi. Des autres. De tout. De rien. De ce dont il ne faut pas avoir peur parce qu’avoir peur n’y changera rien. De ce rêve, notre rêve. De vivre. De mourir. D’aimer. De partir. Du passé. De l’avenir. Du présent. De l’espoir. Des monstres.
- Des monstres ?
- Ceux qu’il y a en moi. Ils sont si nombreux...
- Ne pense pas aux monstres. Pense au rêve.
- Mais ce rêve est un monstre, lui aussi. Et il s’appelle l’abandon.

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2019-04-07T21:20:00+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Ca-va "Ça va." - Je déteste cette question. Tu sais, le fameux "ça va ?" Et moi, je réponds "ça va." Mais qu'est-ce qui va, en fait ? Rien. Rien ne va. - Je crois que si tu te décidais à retourner voir un psy, il te diagnostiquerait sûrement dépressive. Avec des tendances bipolaires. Et qui sait ? Peut-être même qu'on te filerait des anti-dépresseurs. - Ouais... avant j'aurais trouvé l'idée horrible, surtout le côté traitement par cachets. Maintenant, je crois que je m'en fous. Au contraire, ça me fait presque rire d'imaginer ça. - Un de tes rires douloureux, les rires amers, ceux où ton - Je déteste cette question. Tu sais, le fameux "ça va ?" Et moi, je réponds "ça va." Mais qu’est-ce qui va, en fait ? Rien. Rien ne va.
- Je crois que si tu te décidais à retourner voir un psy, il te diagnostiquerait sûrement dépressive. Avec des tendances bipolaires. Et qui sait ? Peut-être même qu’on te filerait des anti-dépresseurs.
- Ouais… avant j’aurais trouvé l’idée horrible, surtout le côté traitement par cachets. Maintenant, je crois que je m’en fous. Au contraire, ça me fait presque rire d’imaginer ça.
- Un de tes rires douloureux, les rires amers, ceux où ton sourire est une sorte de grimace qui reflète ta douleur et les souffrances à l’intérieur de toi, un de ces rires derrière lesquels tu te dissimules et en-dessous desquels tu caches ta solitude.
- Ma solitude…
- N’est-ce pas ce que tu voulais, ne plus dépendre des autres, ne plus souffrir à cause des autres ? Tu devrais faire un choix, c’est soit la solitude, soit les liens avec ces autres si compliqués à tes yeux… mais pas les deux à la fois.
- Alors explique-moi pourquoi j’ai l’impression d’avoir à la fois les souffrances liées à la solitude et celles liées aux relations avec les autres ? Et je n’en ressens jamais les bienfaits. Je finis par me demander s’ils existent. En tout cas, ils n’existent pas pour moi.
- J’imagine qu’ils doivent quand même exister, sinon tout le monde deviendrait fou.
- Mais c’est justement ça ! Je me sens tellement dégoûtée de tout, de tout le monde, de tout ce monde ! Pour moi, c’est exactement ce qu’il s’est passé ; tout le monde est devenu fou ou est entrain de le devenir ou le deviendra forcément un jour. Je ne crois plus aux bienfaits, aux histoires qui finissent bien. Ce ne sont que des mensonges. On a inventé des choses joyeuses pour essayer de retarder le supplice, sauf qu’arrive un jour où on ne peut plus se mentir assez fort et là, on craque.
- C’est ce qui t’es arrivé… tu y croyais, toi aussi, avant, à ces espoirs et à ces moments heureux.
- Et maintenant, c’est impossible que je puisse y croire à nouveau. J’ai brutalement ouverts les yeux et j’ai vu… j’aurais tant préféré ne jamais les ouvrir, rester aveugle à tout ça...
- Mais c’est arrivé. Il va bien falloir que tu fasse avec.
- Comment je pourrais ? Je me sens si fatiguée… si inutile.
- Continue à dire "ça va." D’abord parce que ça pourra peut-être t’aider à te persuader que quelque part il y a réellement quelque chose qui va. Et ensuite, parce que personne ne te laissera le loisir de choisir une autre réponse. Ils ne t’écouteront pas. Ils ne t’ont jamais écoutée.
- Sauf qu’un jour, j’atteindrai mes limites. Je ferai quoi, ce jour-là ?
- Tu verras bien. On y est pas encore. Tiens le coup encore un peu...
- "Un peu" ? Mais jusqu’à quand, hein ? Plus le temps passe et plus je me dis : à quoi bon ?
- Je ne sais pas. Imagine-toi une raison de tenir, alors. Pour faire honneur à ton instinct de survie, peut-être.
- Non. Je n’ai aucune raison de tenir. Je suis juste lâche. Tellement lâche. C’est simplement pour ça que je ne me laisse pas aller jusqu’à me tuer une bonne fois pour toutes. Je crois que je ne souffre pas encore assez pour me dire que la douleur qui est celle de la mort serait moins pire que celles que je ressens aujourd’hui. Mais un jour, ça m’arrivera.
- Je ne suis pas suffisant, n’est-ce pas ? Je ne peux pas te retenir dans le monde des vivants.
- Tu ne peux même pas me convaincre que j’évolue actuellement dans un monde de personnes vivantes. Pour moi, on a tous un air de déjà morts…

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2019-04-06T02:16:51+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Plus-jamais Plus jamais - Ils sont encore entrain de se raccrocher à toi, pas vrai ? C'est toujours la même histoire... - Et ça dure depuis trop longtemps. - Tu dois réussir à faire autre chose que ce qu'ils attendent de toi. Il le faut. Sinon... regarde-toi, t'es déjà sur la mauvaise pente. Alcool, problèmes de bouffe, cachets, troubles de comportement... la liste commence à être assez perturbante. - Je sais. Je veux changer ça. Mais je suis pas sûre de pouvoir. - Tu peux. Il suffit juste que tu tienne ta promesse, pour une fois. - Ma promesse ? Laquelle ? - Celle que tu vas faire maintenant. T'en as - Ils sont encore entrain de se raccrocher à toi, pas vrai ? C’est toujours la même histoire...
- Et ça dure depuis trop longtemps.
- Tu dois réussir à faire autre chose que ce qu’ils attendent de toi. Il le faut. Sinon… regarde-toi, t’es déjà sur la mauvaise pente. Alcool, problèmes de bouffe, cachets, troubles de comportement… la liste commence à être assez perturbante.
- Je sais. Je veux changer ça. Mais je suis pas sûre de pouvoir.
- Tu peux. Il suffit juste que tu tienne ta promesse, pour une fois.
- Ma promesse ? Laquelle ?
- Celle que tu vas faire maintenant. T’en as besoin, tu le sais aussi bien que moi. Fais cette putain de promesse et tiens-là.
- D’accord.
- Dis-le.
- Je ne laisserai plus les autres m’empêcher d’avancer.
- Plus jamais ?
- Plus jamais.

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2019-04-05T16:56:48+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/La-nuit-d-hier La nuit d'hier - Tu t'es vraiment lâchée, hier soir. - Toute la nuit, tu veux dire. - Ouais ça va, pas besoin de jouer sur les mots, tu m'as compris. Mais c'est pas de la danse que je voulais parler. T'as vraiment fait n'importe quoi. Heureusement que Daniel était déjà rentré chez lui... - Pourquoi ? Tu crois que ça m'aurait dérangé s'il avait été témoin de cette scène-là, par exemple ? Je pense qu'il a eu l'occasion de voir pire. - Pire chez les autres peut-être mais pas chez toi... tu oublies qu'il ne te connaît pas et qu'il n'as pas vu tes "côtés sombres". - Et il n'est pas prêt de - Tu t’es vraiment lâchée, hier soir.
- Toute la nuit, tu veux dire.
- Ouais ça va, pas besoin de jouer sur les mots, tu m’as compris. Mais c’est pas de la danse que je voulais parler. T’as vraiment fait n’importe quoi. Heureusement que Daniel était déjà rentré chez lui...
- Pourquoi ? Tu crois que ça m’aurait dérangé s’il avait été témoin de cette scène-là, par exemple ? Je pense qu’il a eu l’occasion de voir pire.
- Pire chez les autres peut-être mais pas chez toi… tu oublies qu’il ne te connaît pas et qu’il n’as pas vu tes "côtés sombres".
- Et il n’est pas prêt de les découvrir.
- On s’en moque de Daniel, d’accord ? Ce dont je veux parler, c’est de toi. Et oui, de cette scène-là, comme tu dis. Sérieusement, qu’est-ce qu’il t’as prit ? Le gars était énervé mais toi t’avais rien à voir avec ça et pourtant tu vas direct chercher les embrouilles ! A croire que tu voulais qu’il pète un câble et que… tu voulais être la cible de sa colère.
- Je sais pas ce qui m’a prit, OK ? Sur le moment, oui peut-être que je… ça peut sembler déroutant, mais je sais pas, j’avais envie de me battre, de recevoir des coups et d’en rendre…
- Et de finir avec des bleus et de devoir une fois de plus mentir pour pas que les autres s’inquiètent ?
- ...
- Mais tu sais, ils finiront par le découvrir un jour ou l’autre. Ils finiront par voir ce que tu veux leur cacher, ces fameux "cotés sombres".
- Ou alors ils fermeront les yeux et feront les hypocrites. Quand quelque chose est trop dur à accepter, c’est plus simple de l’ignorer, pas vrai ? C’est ce qu’ils font tous.
- Tu es vraiment entrain de perdre le peu de confiance qu’il te reste envers les autres… mais qu’est-ce qui ne va pas avec toi ?
- C’est la question que je me pose tous les jours.

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2019-04-03T18:53:57+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Life-on-Mars Life on Mars - Encore cette chanson ? Je ne te savais pas autant fan de David Bowie. - Logique, c'est récent. - Intéressant. - Pourquoi ? - Parce que quand il est mort, tu savais à peine qui c'était. Tu avais une amie qui était effondrée parce qu'elle adorait cet homme, elle t'avait même fait écouter quelques titres et toi, ben, ça ne te faisait ni chaud ni froid. - Maintenant, ça me parle. Je pense qu'il y a un temps pour tout. Un temps pour le rêve, un temps pour perdre sa joie de vivre, un temps pour Bowie, un temps pour le silence... - Un temps pour faire la fête ? - J'allais le dire. - - Encore cette chanson ? Je ne te savais pas autant fan de David Bowie.
- Logique, c’est récent.
- Intéressant.
- Pourquoi ?
- Parce que quand il est mort, tu savais à peine qui c’était. Tu avais une amie qui était effondrée parce qu’elle adorait cet homme, elle t’avait même fait écouter quelques titres et toi, ben, ça ne te faisait ni chaud ni froid.
- Maintenant, ça me parle. Je pense qu’il y a un temps pour tout. Un temps pour le rêve, un temps pour perdre sa joie de vivre, un temps pour Bowie, un temps pour le silence...
- Un temps pour faire la fête ?
- J’allais le dire.
- Vraiment ? Pourtant, je sais que tu n’as pas envie de revoir Daniel.
- Il m’a proposé qu’on sorte… et j’ai toujours désespérément besoin de sortir, de faire la fête, de boire, de danser, d’oublier.
- Tu sais, cette chanson me fait penser à quelque chose : pour te convaincre d’aller vivre sur Mars, il suffirait de te dire que là-bas tu pourras recommencer ta vie à zéro. Je suis sûr que ce serait la meilleure façon de te convaincre.
- La seule façon de me convaincre, tu veux dire.
- Tu ne serais pas un tout petit peu curieuse de voir à quoi ressemble Mars ?
- C’est impossible de tout reprendre de zéro, d’oublier complètement les merdes que je traîne avec moi. Alors dis-moi, quelle différence ça fait si je les traîne sur Terre ou bien sur Mars ?

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2019-04-01T10:37:10+02:00
https://talkingheads.journalintime.com/Pourquoi-est-ce-que-tu-t-en-veux "Pourquoi est-ce que tu t'en veux ?" - Quelles sont les choses pour lesquelles tu t'en veux ? - Je m'en veux de... - Vas-y, dis-le. Tu t'en veux de... - Je m'en veux de m'être laisser aller physiquement. Je crois que ça fait au moins trois mois que j'ai pas fait de sport. - OK, continue. - Je m'en veux aussi de m'être laisser aller mentalement. - Tu veux dire par rapport à tes réflexions sur l'avenir ? - Oui. - Quand tu penses à l'avenir, tu entends également le mot "famille", pas vrai ? Et pour ça aussi, tu t'en veux. - Je serai incapable de fonder une famille. Je m'en veux de ne pas pouvoir le faire. - On en est à 3 - Quelles sont les choses pour lesquelles tu t’en veux ?
- Je m’en veux de...
- Vas-y, dis-le. Tu t’en veux de...
- Je m’en veux de m’être laisser aller physiquement. Je crois que ça fait au moins trois mois que j’ai pas fait de sport.
- OK, continue.
- Je m’en veux aussi de m’être laisser aller mentalement.
- Tu veux dire par rapport à tes réflexions sur l’avenir ?
- Oui.
- Quand tu penses à l’avenir, tu entends également le mot "famille", pas vrai ? Et pour ça aussi, tu t’en veux.
- Je serai incapable de fonder une famille. Je m’en veux de ne pas pouvoir le faire.
- On en est à 3 points.
- Je m’en veux de ne pas être assez courageuse.
- Si je t’avais posé la question hier, tu m’aurais dit "je m’en veux d’être aussi lâche". Comme quoi, tu as peut-être gagner ne serait-ce qu’une minuscule parcelle de courage en réfléchissant au problème. C’est déjà ça.
- Je m’en veux de ne pas ressentir autant de choses que ce que les autres ressentent envers moi.
- Tu parles d’amour ? D’amitié ? Des deux ?
- De tout. Des réactions que j’ai en fonction de ce que les autres éprouvent par rapport à moi. Mais c’est vrai que je songe en particulier à ma famille et à mes amis, en disant cela.
- Je crois que j’ai cerné un autre point. C’est peut-être même le plus important, ça m’étonne d’ailleurs qu’il ne soit pas apparu en tête de ta liste.
- Je sais de quoi tu veux parler. Je m’en veux de ne pas pouvoir faire mieux.
- Ou reformulé autrement : tu t’en veux de ne jamais faire les choses assez bien.
- Je crois qu’il y a un dernier point… mais c’est un peu étrange.
- Dis-le quand même. Explique-le. Avec tes propres mots.
- Je m’en veux d’être trop sensible.
- Développe.
- Tu sais, quand je me sens angoissée au milieu des gens, que je me sens comme… entrain d’étouffer ? C’est cela, c’est ce sentiment d’hypersensibilité qui me submerge. Et je m’en veux d’être comme ça. D’être...
- Tu veux dire de ne pas être assez forte pour te protéger de ce paquet d’émotions, de ce que tu ressens et qui vient des autres, ces autres qui sont si nombreux et qui par leur nombre étouffent tes propres émotions, ton existence...
- Oui. J’ai peur de me perdre.

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2019-03-29T20:05:36+01:00
https://talkingheads.journalintime.com/Papillon Papillon - Les papillons, ça aussi, c'est quelque chose qui nous a manqué. - Après seulement quatre jours en ville, je t'avoue que je me sentais déjà encore plus oppressée que d'habitude. Quand je mettais le nez dehors, que j'avais une course à faire ou que je devais aller bosser, je prenais le bus et je marchais et je voyais tout ce monde... je ne sais pas trop comment le dire... - Tu ne ressentais pas ça, avant. Ni au collège, ni au lycée, ni même pendant tes premières années à la FAC. C'est récent. C'est quelque chose qui vient s'ajouter au reste. - Oui, une autre pierre à - Les papillons, ça aussi, c’est quelque chose qui nous a manqué.
- Après seulement quatre jours en ville, je t’avoue que je me sentais déjà encore plus oppressée que d’habitude. Quand je mettais le nez dehors, que j’avais une course à faire ou que je devais aller bosser, je prenais le bus et je marchais et je voyais tout ce monde… je ne sais pas trop comment le dire…
- Tu ne ressentais pas ça, avant. Ni au collège, ni au lycée, ni même pendant tes premières années à la FAC. C’est récent. C’est quelque chose qui vient s’ajouter au reste.
- Oui, une autre pierre à l’édifice de mes problèmes.
- Quand tu vois des papillons, tu aimerais être l’un d’eux.
- Ne vivre que peu de temps mais en volant comme ça, sans préoccupation… je n’aurais même pas besoin de parler avec toi.
- Tu me vois comme une gêne, c’est ça ? Pour toi, je suis une preuve que tu ne vas pas bien.
- Oui.
- Ta franchise peut être blessante, tu le sais, n’est-ce pas ?
- Je le sais. J’en ai fait les frais assez souvent. Mais si ça peut te rassurer, tu n’es pas uniquement cette espèce de… preuve. Tu es également l’une des rares choses qui m’aide à tenir le coup. Si je ne t’avais pas, à qui pourrais-je bien parler, dis-moi ?
- Oh, tu trouverais certainement une âme charitable prête à t’écouter.
- Je pensais qu’être dans ma tête te permettrait d’être moins naïf que ça.
- Je m’en fous : je suis un papillon.
- Mais oui, bien sûr…
- Si je suis dans ta tête, pourquoi ne serais-je pas un papillon ? Je peux être tout ce que tu veux. D’ailleurs, je peux même être fictif...
- Arrête. Ne dis pas ça. J’ai besoin que tu sois réel. Je voudrais même que tu sois davantage réel que toutes ces personnes que je croise dans le bus. Je voudrais que tu éclipse leur présence pour que je puisse respirer mieux. Je ne demande pas grand-chose, non ? Alors pourquoi ça ne se réalise jamais ?
- Parce que tu n’es pas assez forte. Je crois que c’est pour cette raison que je suis là. Dans le but de t’aider à redevenir forte. Tu ne seras jamais un papillon. Même enfant, tu n’étais pas un papillon. Je dirais plutôt que tu es une ourse. Il faut simplement que tu ré-apprenne à montrer les dents.

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2019-03-29T12:39:42+01:00
https://talkingheads.journalintime.com/Conversation-in-my-head Conversation in my head - Tu vas vraiment faire ça ? Ecrire nos conversations à la vue de tous... je trouve ça irrespectueux. Je préférais quand tu me gardais pour toi toute seule. - Pour une voix dans ma tête, je te trouve vachement agaçant, parfois. - Désolé, je fais de mon mieux. C'est de ta faute, aussi. Si tu n'étais pas toujours entrain de te prendre la tête... - Justement, le fait que tu me parles, c'est encore pire ! Et pour répondre à ta question indignée, sache que oui, je vais écrire certaines de nos conversations ici, dans ce journal. Parce que j'en ai décidé ainsi. - Tu veux surtout - Tu vas vraiment faire ça ? Ecrire nos conversations à la vue de tous… je trouve ça irrespectueux. Je préférais quand tu me gardais pour toi toute seule.
- Pour une voix dans ma tête, je te trouve vachement agaçant, parfois.
- Désolé, je fais de mon mieux. C’est de ta faute, aussi. Si tu n’étais pas toujours entrain de te prendre la tête...
- Justement, le fait que tu me parles, c’est encore pire ! Et pour répondre à ta question indignée, sache que oui, je vais écrire certaines de nos conversations ici, dans ce journal. Parce que j’en ai décidé ainsi.
- Tu veux surtout te prouver que c’est toi qui contrôle la situation.
- ...
- Et si c’était faux ? Et si c’était pour ça que tu as ces crises d’angoisse ? Parce que tu ne contrôles plus rien. Parce que tu as de nouveau ce goût d’échec amer qui te reste sur la langue, comme si tu venais de mordre dans un citron. Non, c’est pire qu’un citron, c’est ce goût qu’on ne peut que décrire comme "amer" faute de trouver un meilleur terme. Les mots sont si pauvres, finalement, tu ne trouves pas ?
- Tout comme ta réflexion. Ce n’est pas un échec. J’ai juste compris que je n’étais pas prête à avancer. Pas encore. Mais un jour, je le serai.
- Tu es bien optimiste, tout à coup. Cela ne te ressemble pas.
- Il faut que je m’auto-hypnotise, en quelque sorte. Si je ne fais pas ça, tu sais ce qui va se passer, n’est-ce pas ?
- Oui. Tu vas me parler encore plus que d’habitude. Et te dire que tu es complètement folle. Ensuite tu vas éclater de rire. Et puis éclater en sanglots. Ce verbe te vas bien, je trouve. "Éclater". Un éclat fragile du cristal tombant doucement, se détachant de la masse, des autres morceaux qui sont si collés ensemble qu’on n’en distingue pas les fissures…
- Je ne suis pas du cristal.
- Et pourquoi pas ?
- Tu viens de parler d’un morceau qui se détache et de ceux qui restent en place. Je ne suis ni un de ceux qui restent immobiles, ni celui qui se démarque. Je ne peux pas être en cristal ; je ne peux plus me permettre d’être fragile ou de m’oublier parmi les autres.
- Pourtant, c’était si reposant de pouvoir compter sur d’autres personnes… On pouvait prendre le temps de rêver, d’imaginer des histoires. Cela me manque.
- A moi aussi.
- Tu crois qu’on arrivera à rêver à nouveau, un jour ?
- Tu y crois, toi ?
- Il faut bien qu’il y en ait au moins un de nous deux qui y croit. Alors on va dire que pour cette fois, ce sera moi.

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2019-03-29T00:13:23+01:00