La nuit d'hier
- Tu t’es vraiment lâchée, hier soir.
- Toute la nuit, tu veux dire.
- Ouais ça va, pas besoin de jouer sur les mots, tu m’as compris. Mais c’est pas de la danse que je voulais parler. T’as vraiment fait n’importe quoi. Heureusement que Daniel était déjà rentré chez lui...
- Pourquoi ? Tu crois que ça m’aurait dérangé s’il avait été témoin de cette scène-là, par exemple ? Je pense qu’il a eu l’occasion de voir pire.
- Pire chez les autres peut-être mais pas chez toi… tu oublies qu’il ne te connaît pas et qu’il n’as pas vu tes "côtés sombres".
- Et il n’est pas prêt de les découvrir.
- On s’en moque de Daniel, d’accord ? Ce dont je veux parler, c’est de toi. Et oui, de cette scène-là, comme tu dis. Sérieusement, qu’est-ce qu’il t’as prit ? Le gars était énervé mais toi t’avais rien à voir avec ça et pourtant tu vas direct chercher les embrouilles ! A croire que tu voulais qu’il pète un câble et que… tu voulais être la cible de sa colère.
- Je sais pas ce qui m’a prit, OK ? Sur le moment, oui peut-être que je… ça peut sembler déroutant, mais je sais pas, j’avais envie de me battre, de recevoir des coups et d’en rendre…
- Et de finir avec des bleus et de devoir une fois de plus mentir pour pas que les autres s’inquiètent ?
- ...
- Mais tu sais, ils finiront par le découvrir un jour ou l’autre. Ils finiront par voir ce que tu veux leur cacher, ces fameux "cotés sombres".
- Ou alors ils fermeront les yeux et feront les hypocrites. Quand quelque chose est trop dur à accepter, c’est plus simple de l’ignorer, pas vrai ? C’est ce qu’ils font tous.
- Tu es vraiment entrain de perdre le peu de confiance qu’il te reste envers les autres… mais qu’est-ce qui ne va pas avec toi ?
- C’est la question que je me pose tous les jours.