Tes rêves, les miens, les nôtre

"Pourquoi est-ce que tu t'en veux ?"

- Quelles sont les choses pour lesquelles tu t’en veux ?
- Je m’en veux de...
- Vas-y, dis-le. Tu t’en veux de...
- Je m’en veux de m’être laisser aller physiquement. Je crois que ça fait au moins trois mois que j’ai pas fait de sport.
- OK, continue.
- Je m’en veux aussi de m’être laisser aller mentalement.
- Tu veux dire par rapport à tes réflexions sur l’avenir ?
- Oui.
- Quand tu penses à l’avenir, tu entends également le mot "famille", pas vrai ? Et pour ça aussi, tu t’en veux.
- Je serai incapable de fonder une famille. Je m’en veux de ne pas pouvoir le faire.
- On en est à 3 points.
- Je m’en veux de ne pas être assez courageuse.
- Si je t’avais posé la question hier, tu m’aurais dit "je m’en veux d’être aussi lâche". Comme quoi, tu as peut-être gagner ne serait-ce qu’une minuscule parcelle de courage en réfléchissant au problème. C’est déjà ça.
- Je m’en veux de ne pas ressentir autant de choses que ce que les autres ressentent envers moi.
- Tu parles d’amour ? D’amitié ? Des deux ?
- De tout. Des réactions que j’ai en fonction de ce que les autres éprouvent par rapport à moi. Mais c’est vrai que je songe en particulier à ma famille et à mes amis, en disant cela.
- Je crois que j’ai cerné un autre point. C’est peut-être même le plus important, ça m’étonne d’ailleurs qu’il ne soit pas apparu en tête de ta liste.
- Je sais de quoi tu veux parler. Je m’en veux de ne pas pouvoir faire mieux.
- Ou reformulé autrement : tu t’en veux de ne jamais faire les choses assez bien.
- Je crois qu’il y a un dernier point… mais c’est un peu étrange.
- Dis-le quand même. Explique-le. Avec tes propres mots.
- Je m’en veux d’être trop sensible.
- Développe.
- Tu sais, quand je me sens angoissée au milieu des gens, que je me sens comme… entrain d’étouffer ? C’est cela, c’est ce sentiment d’hypersensibilité qui me submerge. Et je m’en veux d’être comme ça. D’être...
- Tu veux dire de ne pas être assez forte pour te protéger de ce paquet d’émotions, de ce que tu ressens et qui vient des autres, ces autres qui sont si nombreux et qui par leur nombre étouffent tes propres émotions, ton existence...
- Oui. J’ai peur de me perdre.