Tes rêves, les miens, les nôtre

Rêves

- Alors… cette fois, tu ne renonceras pas ? C’est bien vrai ? Tu vas réellement le faire ?
- Oui.
- Mais tu continues d’avoir peur.
- Mais je continue d’avoir peur.
- Tu es sûre qu’il n’y a pas d’autre solution ?
- J’ai essayé d’en trouver, tu me connais ; je ne fais que ça, réfléchir. J’ai beau chercher, je ne crois pas qu’il y ait autre chose à faire. J’en ai besoin. J’en ai marre d’étouffer.
- Tu as peur et pourtant, ce sera la réalisation de nos rêves d’enfant. L’aventure dont tu as toujours rêvée...
- Mon rêve, oui. Certainement le seul que je réaliserai dans toute ma vie.
- C’est déjà pas mal d’un réaliser un. Alors n’hésite plus, et fonce. Vis ton rêve.
- N’est-ce pas aussi un peu le tien ? Je n’arriverai pas à trouver le courage de le faire, si tu n’es pas là pour me rappeler de foncer, justement.
- C’est notre rêve. Je sais.
- Tu n’as pas peur, toi. Et c’est bien, ça me rassure un peu.
- Si j’ai peur.
- De quoi ?
- De te perdre. J’ai peur que ce soit le début de la fin. Qu’un jour il y ait tellement de choses dans ta tête que cela m’efface, que cela efface tout, que cela finisse même par t’effacer toi...
- ...
- Et toi, de quoi as-tu peur ?
- De moi. Des autres. De tout. De rien. De ce dont il ne faut pas avoir peur parce qu’avoir peur n’y changera rien. De ce rêve, notre rêve. De vivre. De mourir. D’aimer. De partir. Du passé. De l’avenir. Du présent. De l’espoir. Des monstres.
- Des monstres ?
- Ceux qu’il y a en moi. Ils sont si nombreux...
- Ne pense pas aux monstres. Pense au rêve.
- Mais ce rêve est un monstre, lui aussi. Et il s’appelle l’abandon.